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Mauricio Segura présente Sur (Le Sud)
2 Déc. 2017 @ 21 h 00 - 23 h 00
On voit souvent le romancier au cinéma lorsqu’une de ses œuvres est portée à l’écran. Le roman est en effet l’une des grandes inspirations du cinéma et les adaptations ne se comptent plus. Mais qu’en est-il de la relation inverse ? Le cinéma inspire-t-il les romanciers ? Le langage du film peut-il se frayer un chemin jusqu’à l’écriture romanesque ?
Pour explorer ces questions, la Cinémathèque québécoise et l’UNEQ invitent des romanciers et romancières à évoquer l’influence du cinéma sur une ou plusieurs de leurs œuvres en choisissant un film qui a laissé des traces plus ou moins visibles dans un de leurs livres. Ces traces peuvent se situer dans la thématique, dans le récit ou dans le rythme du roman, par exemple.
Le 2 décembre 2017, 21 h, à la Cinémathèque québécoise,
l’écrivain Mauricio Segura présentera le film
Sur (Le Sud) du cinéaste argentin Fernando E. Solanas (1988)
qui a inspiré son roman Eucalyptus (Boréal, 2010).
Droits d’entrée
- Étudiants : 9 $
- Adultes : 10 $
- 65 ans et plus : 9 $
Mauricio Segura
Né au Chili, Mauricio Segura vit au Québec depuis plus de 40 ans. Il a signé quatre romans, aux éditions du Boréal : Côte-des-Nègres (1998), Bouche-à-bouche (2003), Eucalyptus (2010), récit qui relate le retour d’un homme au Chili, son pays natal, pour l’enterrement de son père, traduit en anglais et l’un des 100 meilleurs livres de l’année 2013 selon Amazon Canada, et Oscar (2016). Il est également l’auteur en 2005 d’un essai intitulé La faucille et le condor : le discours français sur l’Amérique latine, 1950-1985 (Presses de l’Université de Montréal). Docteur en littérature française de l’Université McGill, Mauricio Segura a enseigné aux universités Concordia, McGill et de Montréal. Il a aussi œuvré dans le milieu de la télévision et du journalisme.
La dictature vient de prendre fin en Argentine. Après cinq ans de prison, Floreal, le protagoniste du film Sur (1988), est libre, mais il peine à rentrer chez lui, encore prisonnier de ses démons. Que lui arrive-t-il ? Pour le savoir, Fernando Solanas, le réalisateur, suit les méandres de sa conscience, en se concentrant sur ses phobies, ses craintes, ses souvenirs et ses dénis. Le spectateur est plongé dans la tête du héros déchu. Le récit progresse, avec des morts qui parlent, des rêves prémonitoires, des « flash-backs » tronqués puisqu’imaginés, et le temps et l’espace qu’on n’arrive plus à départager. Admettre la primauté de la vie intérieure en fiction, c’est la leçon esthétique que je tire de ce long métrage qui m’a inspiré Eucalyptus, roman qui part d’une situation analogue, le retour à la vie familiale après un traumatisme politique, dans le contexte social chilien. Enfin, si Sur n’a pas pris une ride, c’est que, dans sa mélancolie profonde, il saisit avec brio l’esprit d’une époque, celle des années 1980, où les désirs d’utopie collectiviste des années 1960 et 1970 font naufrage, écrasés sous la botte des généraux.
Mauricio Segura
Eucalyptus : résumé de l’éditeur (Boréal, 2010)
Après avoir passé toute sa vie à Montréal, un homme rentre au Chili. Son père est mort. Il vient lui rendre les derniers hommages. Très vite, il se rend compte que ceux qui ont fait le choix de partir ne sont pas nécessairement les bienvenus quand ils rentrent au pays des ancêtres. Entre les enracinés et les déracinés plane un malentendu qui rend le retour impossible. Surtout dans cette famille juive qui, d’Andalousie en passant par Thessalonique, est venue enfin s’échouer dans ce finistère qu’est le sud du Chili, terre à la fois d’une folle générosité et d’une indicible cruauté. Terre ancestrale des Indiens mapuches, que domine la cime neigeuse du volcan Llaima et qui est recouverte du vert intense des eucalyptus, cet arbre venu de l’autre côté du monde qui pousse à une vitesse phénoménale et qui menace de tout engloutir. Dans ce roman bref, construit comme un polar, Mauricio Segura propose une réflexion à la fois grave et profondément émouvante sur les liens, insaisissables, indénouables, qui unissent les hommes à la terre. Le profond pessimisme qui hante son récit donne un relief remarquable au destin de ses personnages, écartelés entre plusieurs cultures, plusieurs âges et plusieurs continents.
Résumé du film
Sur (Le Sud). Réalisation : Fernando E. Solanas (Argentine-France, 1988, 119 minutes, 35 mm, version originale sous-titrée en français). Avec Susu Pecoraro, Philippe Léotard et Miguel Ángel Solá.
« Incarcéré depuis cinq ans, Floreal Echegoyen est libéré au moment où s’achève la période de la dictature en Argentine. Ayant peur de retrouver sa famille, l’homme erre sans but dans la ville. Un ami disparu lui explique ce que fut l’existence de ses compatriotes lorsqu’il était en prison… » (Source : Allociné)