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Livres comme l’air de retour au Salon du livre de l’Outaouais
29 Fév. 2020 @ 18 h 00 - 19 h 00
Le Salon du livre de l’Outaouais édition 2020 accueille pour la seconde fois Livres comme l’air, chaîne de solidarité pour les écrivains injustement emprisonnés ou harcelés à travers le monde.
Le 29 février et le 1er mars 2020, les visiteurs du Salon du livre de l’Outaouais, au Palais des congrès de Gatineau, pourront signer des pétitions réclamant justice et liberté pour les écrivains.
Depuis plus de 20 ans, Livres comme l’air sensibilise le grand public à la situation des écrivaines et écrivains pour lesquels le geste de l’écriture a entraîné des actes d’intimidation et de harcèlement, la privation de liberté et la torture. Lors de son 20e anniversaire, Livres comme l’air avait contribué à la libération de 115 écrivains injustement condamnés à travers le monde.
Pour les trois organismes qui pilotent ce projet depuis l’an 2000, Amnistie internationale Canada francophone, le Centre québécois du P.E.N. international et l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ), « la liberté d’expression est un combat de tous les instants ». L’édition au Salon du livre de l’Outaouais 2020 est présentée en partenariat avec l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais (AAAO) et l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français (AAOF).
Amnistie internationale et le Centre québécois du P.E.N. international font parvenir les livres dédicacés aux auteurs emprisonnés. De plus, Amnistie internationale Canada francophone transmet les pétitions signées par le public aux gouvernements des pays où sont détenus les écrivains.
La soirée de lecture des dédicaces
Le Salon du livre de l’Outaouais sera également l’hôte de la traditionnelle soirée de lecture des dédicaces Livres comme l’air, ce moment intense où les écrivains québécois prennent la parole pour signifier leur soutien à leurs consœurs et à leurs confrères.
L’événement, animé par l’écrivain Jean Boisjoli (invité d’honneur du Salon), aura lieu le samedi 29 février, à 18 h, sur la Scène Jacques-Poirier.
Cette année, les écrivains jumelés sont :
Catherine Voyer-Léger et Nedim Türfent (Turquie) ;
Serge Cham et Trần Huỳnh Duy Thức (Vietnam) ;
Jean-Marie Vianney Rurangwa et Roberto Saviano (Italie) ;
Jean Fahmy et Trân Thi Nga (Vietnam) ;
Margaret Michèle Cook et Nouf Abdulaziz Al Jewan (Arabie saoudite).
Catherine Voyer-Léger collabore étroitement avec plusieurs organismes du milieu artistique et littéraire au Québec et ailleurs dans la francophonie canadienne. Écrivaine, elle a publié cinq livres dont Métier critique (Septentrion), Prendre corps (La Peuplade) et La chorale des animaux (Guy Saint-Jean). Prendre corps a reçu le Prix littéraire Jacques-Poirier—Outaouais 2019.
Nedim Türfent, d’origine Kurde, a été condamné en 2017 à huit ans et neuf mois de prison, inculpé « d’appartenir à une organisation terroriste et de propagande terroriste », après avoir couvert des affrontements entre l’armée turque et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Des témoins auraient été torturés pour témoigner contre lui. Après son arrestation, il a vécu en isolement pendant plus d’un an, dans des conditions très difficiles, privé de télévision, radio, livres et journaux. Sa condamnation ayant été confirmée en appel, ses avocats ont saisi la cour constitutionnelle en septembre 2018.
Serge Cham, originaire d’Haïti, vit au Québec depuis 1970. Il est détenteur d’un baccalauréat en adaptation scolaire, d’un baccalauréat spécialisé en philosophie et d’une maîtrise en psychopédagogie de l’Université d’Ottawa. C’est à la suite de sa formation de praticien en PNL (programmation neuro-linguistique) qu’il a écrit La petite louve blessée. Il a su trouver les mots justes pour aider une de ses élèves âgée de dix ans à exprimer le « non-sens de ses blessures internes ».
Homme d’affaires prospère et partisan de réformes sociales et économiques, Trần Huỳnh Duy Thức a été condamné le 20 janvier 2010 à 16 ans de prison suivis de cinq ans d’assignation à résidence pour avoir rédigé des billets de blogue sur la situation politique et économique du Vietnam. En mai 2016, il a été déporté dans un camp à environ 1 400 km de la ville où vit sa famille. Il a refusé de partir en exil, condition exigée par les autorités pour sa libération anticipée. Il a fait une grève de la faim du 13 août au 16 septembre 2018 pour protester contre ses mauvaises conditions de détention, en raison de son refus d’une libération conditionnelle avec exil à l’étranger.
Écrivain, poète et dramaturge, Jean-Marie Vianney Rurangwa est né au Rwanda. Réfugié à l’âge de deux ans avec ses parents au Burundi, où il fera ses études primaires, secondaires et universitaires. Lorsque ses deux pièces Les enfants du soleil et La voix du vautour ont été censurées par le ministre burundais hutu de la Culture à l’instigation de l’Ambassade du Rwanda à Bujumbura, Jean-Marie Vianney Rurangwa a été sommé de faire un choix : se taire ou quitter le pays. Il a choisi de s’exiler pour la deuxième fois, en Italie. Il vit actuellement à Ottawa où il enseigne le français.
L’écrivain et journaliste italien Roberto Saviano est devenu célèbre pour avoir pourfendu les milieux mafieux, particulièrement dans son livre Gomorra (2006), sur la camorra napolitaine. Il a vécu sous escorte policière à compter de 2006, un droit retiré en juillet 2019 par le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini. Celui-ci veut lui intenter un procès pour avoir « diffamé l’Italie », car Saviano l’a déjà accusé d’ignorer l’emprise de la ’Ndrangheta, une organisation mafieuse de la Calabre (où Salvini a été élu) dans le but d’exacerber la haine des migrants. Saviano l’avait alors traité de « ministre de la Mala Vita (pègre) ».
Né au Caire en Égypte, Jean Fahmy a été journaliste et professeur au secondaire et à l’université, avant de mener une longue carrière dans la fonction publique fédérale. Auteur de plusieurs romans et de nombreux essais, nouvelles et articles, ancien président de l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français (AAOF), il a fondé la Table de concertation du livre franco-ontarien. Ses romans ont eu la faveur du public et de la critique et lui ont valu de nombreux prix, dont le Prix Trillium, le Prix littéraire Le Droit, le Prix France-Acadie, le Prix du Salon du livre de Toronto et le Prix du livre d’Ottawa.
La Vietnamienne Trần Thị Nga est une blogueuse et défenseure des droits de la personne condamnée en 2017 à neuf ans de prison, suivis de cinq ans d’assignation à résidence. Parce qu’elle dénonce les violences faites aux femmes et les expropriations de terres, elle a été mise en examen pour « propagande contre le gouvernement du Vietnam ». En juin 2018, elle a révélé à ses proches avoir été battue et menacée de mort, mais les autorités ont indiqué qu’elle faisait l’objet de sanctions pour « désobéissance aux règles pénitentiaires ». En décembre 2018, son compagnon a finalement été autorisé à lui rendre visite.
Margaret Michèle Cook est l’auteure de huit recueils de poésie. Chronos à sa table de travail a remporté le Prix du livre d’Ottawa en 2009. Elle est Poète lauréate de la Ville d’Ottawa pour 2019-2021.
La journaliste, blogueuse et militante pour les droits des femmes saoudienne Nouf Abdulaziz Al Jerawi a été arrêtée en juin 2018, à la suite d’une vague d’interpellations qui s’est abattue sur les militants des droits de la personne en Arabie saoudite. Partisane d’une réforme constitutionnelle dans son pays, elle a travaillé pour plusieurs médias saoudiens. Elle tenait également un blogue, aujourd’hui inaccessible, dans lequel elle écrivait sur les atteintes aux droits de la personne. Elle est actuellement détenue sans avoir été inculpée de quoi que ce soit. En 2019, Nouf Abdulaziz a reçu le PEN/Barbey Freedom to Write Award de PEN America. (La photographie de Nouf Abdulaziz n’est pas disponible pour des raisons d’intimité et de sécurité.)