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La Piazza : sur la route ou le voyage initiatique
4 Oct. 2018 @ 19 h 00 - 20 h 30
Comment voyageait-on au mitan du Moyen Âge ? (Le saviez-vous, il existait à l’époque des guides de voyage pour un tourisme religieux !) Et comment voyage-t-on aujourd’hui ?
Le voyage, ce n’est pas nécessairement une destination. Lorsque le déplacement est une aventure en soi, une épreuve initiatique ou une quête philosophique, le parcours est plus intéressant que l’arrivée. Le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle est toujours populaire de nos jours et le roman On the Road de Jack Kerouac fait encore rêver…
Comment retrouver le goût du voyage, de la découverte de soi et du monde ?
Dans le cadre de la série La Piazza, l’Institut Italien de Culture de Montréal et l’UNEQ vous invitent à la rencontre de deux écrivains férus de voyages : Gabriele Giannini et Ugo Monticone.
Depuis 2012, Gabriele Giannini enseigne la philologie romane à l’Université de Montréal. Il s’est formé et a travaillé aux universités de Bologne et de Göttingen, à La Sapienza de Rome ainsi qu’à l’École pratique des hautes études de Paris. Ses domaines d’expertise et ses centres d’intérêts tournent tous autour de la matérialité de la transmission des textes médiévaux, à savoir les manuscrits. Qu’il s’agisse du rayonnement de la littérature française en Italie au Moyen Âge, des textes narratifs apocryphes en langue d’oc ou des formes textuelles émanant de l’Orient latin à l’époque des croisades, les manuscrits demeurent le point de départ et la source principale de réflexion de toutes ses démarches de recherche, y compris dans le cas de ces petits textes en français, sans prétention, qui se veulent des guides de Terre sainte à l’intention des pèlerins du XIIIe siècle, mais qui fonctionnent également à merveille comme leviers des voyages en chambre les plus débridés.
Ugo Monticone a attrapé au berceau la piqûre des voyages. Des 40 pays qu’il a visités, il a ramené une dizaine de livres. En 2015, il a lancé le premier roman numérique immersif, Le vendeur de goyaves, inspiré d’un voyage en Inde : 170 éléments multimédias viennent plonger le lecteur dans l’histoire. Ugo Monticone a été boursier du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et finaliste au Grand prix littéraire Archambault.
Les échanges entre Gabriele Giannini et Ugo Monticone seront animés par le romancier, poète, musicien et chroniqueur culturel Tristan Malavoy.
Le 4 octobre 2018, 19 h, à la Maison des écrivains
Vins et bouchées seront servis en fin de soirée. Entrée libre !
Un guide français de la Terre sainte entre Orient latin et Toscane occidentale de Gabriele Giannini (Classiques Garnier, 2016)
Un guide français de pèlerinage en Terre sainte, découvert à Ferrare et datant de la fin du XIIIe siècle, est le point de départ d’un voyage qui de l’Orient latin mène jusqu’en Angleterre, en passant par Rhodes, Rome, la Toscane, brassant les langues du pourtour méditerranéen et une multitude de textes.
Ce petit texte est vraiment un guide touristique, proche à plusieurs égards des guides imprimés ou numériques auxquels nous avons recours aujourd’hui lorsque nous projetons un voyage ou que nous sommes en vacances : il explique au pèlerin comment se rendre en Terre sainte, quels sanctuaires visiter, quels chemins emprunter, quels obstacles ou dangers éviter, etc. Mais la dimension utilitaire n’est pas la seule, car elle est doublée d’une disponibilité constante à faire revivre l’histoire sainte, à ranimer le souvenir évangélique ou à s’attarder sur les conditions réelles de l’Orient latin au XIIIe siècle.
Ainsi, le guide de pèlerinage devient un texte que le voyageur en chambre, celui qui ne se rendra jamais en Palestine, trouve également à son goût, puisqu’il stimule sa réflexion spirituelle et son inclination pour le merveilleux oriental. D’autant que le choix de la langue vernaculaire (l’ancien français ayant cours en Méditerranée) rend le guide accessible à un public plus large et diversifié que celui atteint par les guides latins traditionnels.
Le vendeur de goyaves d’Ugo Monticone (Triptyque, 2015)
L’intrépide Hilmu avait tout planifié : grâce à sa « banque de goyaves », il pouvait désormais se lancer à la conquête de la grande ville. Un vaste projet chamboulé en un tour de main, quand il découvre au creux de sa paume un pouvoir thaumaturgique qui l’aiguillera sur un chemin initiatique rocambolesque à travers l’Inde, ponctué de lépreux, de pèlerinages et même de l’instauration — contre son gré — d’un culte de sa personne.
Inspiré d’un voyage de quatre mois en Inde, Le vendeur de goyaves combine plus de 170 éléments multimédias (vidéos, musiques, ambiances sonores, illustrations et photographies) qui permettent au lecteur de plonger dans l’histoire. Considéré comme « le roman numérique réinventé » par La Presse + et comme le « livre du futur » par le journal 24 Heures, Le vendeur de goyaves s’est hissé en première position des ventes de livres sur iPad au Canada, bien qu’il était le seul livre francophone du Top 200.
Créé de façon totalement autonome, à la suite d’une campagne de sociofinancement, Le vendeur de goyaves a obtenu un Grand prix boomeranG : le meilleur du numérique, était finaliste aux prix Numix comme oeuvre numérique de l’année ainsi qu’aux AppAwards en France, des premières pour un livre.
La série La Piazza présente des échanges entre des écrivains provenant de l’Italie et du Québec, devant public, sous la gouverne d’un animateur. Sur des ouvrages traitant de sujets similaires, les écrivains italiens et québécois discutent de leurs approches respectives, de leurs différences et de leurs similarités, ainsi que des réalités de leur métier. Une série conçue et organisée en partenariat avec l’Institut Italien de Culture de Montréal.