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La Piazza : le roman historique ou raconter l’Histoire avec un grand H
17 Avr. 2018 @ 19 h 00 - 20 h 00
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Comment écrire un roman historique ? Doit-on se documenter jusqu’au post-doctorat avant de se lancer dans la rédaction ? Faut-il repérer les lieux pendant six mois, dormir sur place pour se mettre dans la peau de ses personnages ? Comment recréer la langue et les dialogues d’une époque lointaine et révolue ? Et jusqu’où peut-on laisser place à l’imaginaire, introduire des événements et des personnages fictifs ?
Dans le cadre de la série La Piazza, l’Institut Italien de Culture de Montréal et l’UNEQ vous invitent à la rencontre de deux écrivaines férues de roman historique, Gabriella Bianco et Micheline Lachance.
(photo : Société des écrivains)
Les échanges entre Gabriella Bianco et Micheline Lachance seront animés par le romancier, poète, musicien et chroniqueur culturel Tristan Malavoy.
Le 17 avril 2018, à la Maison des écrivains (3492, avenue Laval, Montréal)
Vins et bouchées seront servis en fin de soirée. Entrée libre !
Extrait de La Rose de Monteverdi (Société des Écrivains, 2018) :
« Bercé par le bateau qui, de Mantoue, l’amenait à Venise, sa nouvelle patrie, Claudio avait fermé les yeux. La chaleur du jour était épuisante, au cours de ce mois d’août 1613. Il laissait derrière lui sa vie passée, mais il ne la regrettait pas. Le Duc de Mantoue l’avait exploité sans cesse. Il allait à Venise pour trouver un peu de repos, de silence, même s’il savait bien qu’à la fin, il ne s’épargnerait pas. Il suivrait son inspiration et sa fureur créatrice, sans jamais se demander si cela était le chemin juste. Son instinct le lui suggérait, son instinct ne l’avait jamais trahi ; il savait qu’il suivrait toujours sa propre oreille et sa raison. Grâce à sa naturelle propension à la recherche de nouveaux parcours de composition, et grâce à son expérience, il savait qu’il avait toujours eu raison. »
Extrait de Rue des Remparts (Québec Amérique, 2017) :
« Un frisson glacé traversa Geneviève. Le capuchon de sa mante rabattu, elle se faufila jusqu’au perron de pierre, déterminée à se faire admettre auprès de Montcalm. N’était-elle pas sa chère amie ? La prenant pour une religieuse, les gens se tassaient afin de la laisser passer. Une fois devant la porte, elle se figea sur place. Allait-elle réellement se présenter au chevet d’un général auquel elle n’était même pas apparentée ? N’était-il pas inconvenant pour une dame mariée d’agir ainsi ? L’air humide la pénétra. Instinctivement, elle se couvrit le visage pour s’en protéger ou, plus sûrement, de peur d’être reconnue. Les idées s’emmêlaient dans sa tête. Pendant un moment, elle songea à battre en retraite. Non, elle ne pouvait pas s’enfuir alors que l’homme qu’elle adorait se mourait à l’intérieur. »
La série La Piazza présente des échanges entre des écrivains provenant de l’Italie et du Québec, devant public, sous la gouverne d’un animateur. Sur des ouvrages traitant de sujets similaires, les écrivains italiens et québécois discutent de leurs approches respectives, de leurs différences et de leurs similarités, ainsi que des réalités de leur métier. Une série conçue et organisée en partenariat avec l’Institut Italien de Culture de Montréal.