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Kevin Lambert présente Querelle
18 Avr. 2019 @ 18 h 30 - 20 h 30
11$On voit souvent le romancier au cinéma lorsqu’une de ses œuvres est portée à l’écran. Le roman est en effet l’une des grandes inspirations du cinéma, les adaptations ne se comptent plus. Mais qu’en est-il de la relation inverse ? Le cinéma inspire-t-il les romanciers ? Le langage du film peut-il se frayer un chemin jusqu’à l’écriture romanesque ?
Pour explorer ces questions, la Cinémathèque québécoise et l’UNEQ invitent des romanciers et romancières à évoquer l’influence du cinéma sur une ou plusieurs de leurs œuvres en choisissant un film qui a laissé des traces plus ou moins visibles dans un de leurs livres. Ces traces peuvent se situer dans la thématique, dans le récit ou dans le rythme du roman, par exemple.
Le 18 avril 2019, 18 h 30, à la Cinémathèque québécoise,
l’écrivain Kevin Lambert présentera le film
Querelle du cinéaste allemand Rainer Werner Fassbinder (1982),
qui a inspiré son roman Querelle de Roberval (Héliotrope, 2018).
Droits d’entrée
- Étudiants : 10 $
- Adultes : 11 $
- 65 ans et plus : 10 $
Kevin Lambert
Kevin Lambert est né en 1992 et a grandi à Chicoutimi. Son premier roman, Tu aimeras ce que tu as tué (Héliotrope, 2017), a fait du bruit en plus d’être sélectionné au Prix des libraires, puis de remporter le Prix découverte du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
En 2018 paraît son second livre, Querelle de Roberval, féroce et sans compromis. Avec ce roman, il est de nouveau finaliste du Prix des libraires du Québec.
« Querelle paraît en 1982 dans des circonstances inhabituelles, à titre de dernier film de Rainer Werner Fassbinder, cependant mort avant la fin du montage. Adapté du plus brut et informe roman de Genet, Querelle de Brest (1947), le film conserve les défauts, les imperfections d’un texte qu’il aurait pu travailler à greffer, à emplir. À une narration sans équivoque, Fassbinder préfère l’entremêlement maniériste des images fortement composées, le déploiement d’un film où le tableau supplante — pour le meilleur — l’intrigue. Querelle refuse de nous mener en bateau, sauf peut-être si c’est pour se rendre à La Féria, bordel magnifique au cœur d’une Brest transfigurée par les éclairages de studio et de chandelle — aux tons rouges, jaunes, oranges —, établissement tenu par Madame Lysiane (Jeanne Moreau), à qui le réalisateur donne à chanter des chansons d’Oscar Wilde : « Each Man Kills the Thing He Loves ». Sur les embarcations du port de Brest, dépeinte sous les traits d’une ville disciplinaire et autoritaire, les corps humides des hommes travaillent à la clarté, puis lorsqu’enfin la nuit obombre les ruelles, vont s’enculer, s’aimer ou se tuer. »
— Kevin Lambert
Extrait du roman Querelle de Roberval
« Querelle. Le mot circule, se monnaie, on se l’échange à mi-voix dans une allée du Rossy, on le grogne bien fort entre deux hot chicken au relais de motoneige, on n’a jamais vu le garçon, mais on tire son portrait comme on image les personnages des contes cruels et terrifiants que racontent nos cousins, l’été, sous la tente. »
Résumé du film Querelle
Réalisation : Rainer Werner Fassbinder (République fédérale d’Allemagne/France 1982, 108 minutes, version originale avec sous-titres français) avec avec Brad Davis, Franco Nero et Jeanne Moreau.
Le Vengeur vient d’accoster à Brest. Sur le pont, l’équipage s’affaire aux dernières tâches avant de descendre à terre. Parmi eux, Querelle, beau marin à l’immense pouvoir de séduction, ne laisse pas insensible son supérieur, le lieutenant Seblon. Dans le plus grand bouge de la ville, au milieu de la nébuleuse interlope du port, Querelle retrouve son frère Robert. D’étranges rapports de haine et d’amour lient les deux hommes. Fasciné par Lysiane, la maîtresse de Robert, Querelle doit cependant se soumettre au désir de Nono, le tenancier du bordel…
(Source : AlloCiné)