« Je ne suis pas un expert en cinéma, ni un grand connaisseur de l’œuvre de Perrault. Je me souviens toutefois avoir été très impressionné lors du visionnage de Pour la suite du monde et deLa bête lumineuse, qui ont provoqué en moi de grands bouleversements. J’aimais cette façon d’aborder des gens de silence pour leur donner la parole. C’est donc d’abord cette perception très personnelle et sensible que j’avais de la démarche de Perrault qui a influencé mon travail.

Bien sûr, la question du cinéma direct m’intéresse. Or, c’est surtout la préoccupation de Perrault pour cette riche mémoire que l’on trouve inscrite dans le geste répété et les habitudes culturelles plutôt qu’encaissée dans les gouffres des livres d’histoire, qui rejoint le plus mes ambitions. C’est pour cette raison que j’aime tellement rencontrer l’Autre, l’écouter, avant qu’il ne disparaisse, qu’avec lui ne se dissipe pas tout un pan de l’histoire silencieuse des villages, du pays.

Pour moi, écrire est d’abord un acte motivé par une quête sociale urgente, un acte qui doit donner des courbatures, pousser à marcher, poser des questions, toucher les gens, les écouter. Et c’est ainsi que je veux vivre.

Nous sommes des phrases qui agissent, ou alors nous ne sommes que silence.  »

Biographie

Né à La Pocatière, Jean-François Caron vit et travaille aujourd’hui à Sainte-Béatrix. Il est détenteur d’une maîtrise en études et création littéraires à l’Université du Québec à Chicoutimi depuis 2008.

En 2005, après une riche expérience en enseignement du français, il devient rédacteur en chef de Voir Saguenay/Alma, où il est journaliste culturel et chroniqueur pendant 5 ans. Il agit alors comme rédacteur pigiste, collaborant régulièrement avec d’autres publications, dont Lettres québécoises, Vie des arts et Le Sabord.

De plus, il rédige plusieurs livres d’artistes et catalogues d’exposition, dont certains sont publiés aux éditions d’art Sagamie. En 2010, il travaille comme responsable des communications et du développement des publics pour le théâtre La Rubrique.

Pour la suite du monde
Réalisation : Pierre Perrault, Michel Brault (Québec, 1963, 105 min, 35 mm, VOF)