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Claude Vaillancourt présente Les deux Anglaises et le continent, de François Truffaut
7 Fév. 2015 @ 21 h 00 - 23 h 00
« En tant qu’auteur, je n’ai jamais voulu emprunter des modes de narration inspirés du cinéma, ni concevoir de romans conçus pour être adaptés au grand écran. Mais tous les films que j’ai vus, et que je ne cesse de voir en grande quantité, constituent une sorte de bagage génétique pour l’écrivain que je suis : ces histoires nourrissent mon imaginaire, autant que les livres que j’ai lus.
Les Deux Anglaises et le Continent de François Truffaut est un de ces films qui m’ont profondément ému, par la richesse des personnages, par la réflexion sur l’effet du temps et sur les jeux complexes du destin. Peut-être même me suis-je particulièrement reconnu dans ce personnage qui porte mon prénom et se pose des questions qui me tracassaient lorsque j’ai commencé à écrire? Depuis, j’ai ajouté à mon univers de romancier de plus grandes préoccupations sociales, dont l’absence avait été reprochée à ce film. Mais Les Deux Anglaises et le Continent font bel et bien partie de ces œuvres avec lesquelles j’entretiens toujours un modeste dialogue, qui demeurent aussi pour moi une grande stimulation. »
Claude Vaillancourt
Biographie :
Claude Vaillancourt est romancier, nouvelliste et essayiste. Dans ses romans, il réfléchit sur les liens complexes entre la vie et l’art (L’Inconnue, Réversibilité, L’eunuque à la voix d’or [nouvelles], La déchirure, Le Conservatoire), ou, dans de longues sagas, développe une critique souvent acerbe de la société contemporaine (Les années de bataille, Les onze fils). Son dernier roman, Les sirènes de Zicatela, porte sur la brutalité policière.
Ses essais reflètent ses préoccupations variées, tant la politique et l’économie (Mainmise sur les services) que la littérature (Le paradoxe de l’écrivain). Hollywood et la politique (2012) porte sur la façon dont le cinéma hollywoodien aborde les questions politiques. Différence et contrôle social, le syndrome de Procuste (2013) s’intéresse à la question de la diversité et dénonce l’uniformisation du monde. Son dernier essai, L’empire du libre-échange (2014), présente les conséquences, néfastes pour les populations, des accords commerciaux.
Il est président de l’organisation altermondialiste ATTAC-Québec (Association pour une taxe sur les transactions financières et pour l’action citoyenne). Au sein de cette organisation, il a surtout défendu les dossiers reliés au libre-échange et au commerce international.
Il a écrit plus d’une centaine d’articles dans de nombreux journaux et revues portant sur la politique, la société, l’économie, la culture. Il est membre du comité de coordination de la revue À bâbord ! Il tient aussi un blogue sur le site du Journal des Alternatives.
Il donne de nombreuses conférences, principalement sur les sujets reliés à la mondialisation, les accords de libre-échange, l’altermondialisme – mais aussi sur la littérature.
Militant syndical, il est membre du comité école et société de la FNEEQ (Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec).
Il enseigne la littérature au Collège André-Grasset. Il a écrit plusieurs manuels scolaires conçus pour l’enseignement du français au collégial, dont plusieurs avec Michel Trépanier. Son plus récent,Anthologie de la littérature québécoise, a remporté le Prix de la ministre 2009.
Il est musicien, joue de la flûte traversière et du saxophone. Il s’intéresse particulièrement au jazz, à la musique classique et aux musiques du monde. Il a été pendant plusieurs années chroniqueur à l’émission L’Opéra du Samedi à la Chaîne culturelle de Radio-Canada. Il a aussi été membre du Chœur de l’Orchestre symphonique de Montréal.
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Source : Site Internet de l’auteur
Photo : Martine Doyon
Le roman
Le Conservatoire, Montréal, Éditions Tryptique, 2005
Résumé
Un jeune couple fait un soir la découverte du Conservatoire, dont ils deviennent rapidement des habitués. Et si, après une brève liaison, Sophie et son compagnon se séparent, leur attachement à cette somptueuse salle de cinéma, lui, reste intact. Sous l’écran géant qui leur permet de vivre par procuration d’éblouissantes aventures, ils vont alors continuer à s’épier l’un l’autre dans leurs amours turbulentes.
Mais les films qu’ils dévorent les amènent progressivement à confondre rêve et réalité, à mêler à la beauté des images qui défilent sous leurs yeux le scénario de leur propre existence, moins éclatante que celles des héros qui crèvent l’écran. Pris au piège de cette chasse aux illusions, finiront ils par se retrouver et se reconnaître?
Avec Le Conservatoire, Claude Vaillancourt signe une belle histoire d’amour et de cinéma, un roman vibrant et sensuel qu’on savoure comme un bon film de répertoire.
Le film
Les deux Anglaises et le continent
Réalisation : François Truffaut [Fr., 1971, 120 min, 35 mm, VOF] avec Jean-Pierre Léaud, Kika Markham, Stacey Tendeter
Paris, 1899. Claude, dix-neuf ans, est un jeune étudiant bourgeois qui rencontre Anne, une anglaise brune du même âge que lui, qui étudie la sculpture. Une amitié très pure les unit. Anne le fiance par la pensée à sa sœur Muriel, une jeune fille rousse de vingt ans très érudite. Claude est invité au Pays de Galles et tombe amoureux de Muriel. Malheureusement, on impose aux jeunes gens une séparation d’une année avant le mariage. Claude rentre à Paris et mène la vie d’un jeune bourgeois tandis que Muriel s’enferme dans son mysticisme. Anne revient à Paris. Elle est amoureuse de Claude et le séduit. Elle relate peu après son secret à sa sœur qui s’évanouit. Toutes deux aiment Claude, mais pour des raisons différentes. Anne vit diverses aventures qui meurent prématurément.
Des années plus tard, Muriel se donnera à Claude une seule et unique fois. Elle rentre à Londres, culpabilisée par son acte pour retrouver les orphelines dont elle s’occupe. Anne poursuit sa vie loin de Claude. Elle se mariera et donnera naissance à deux filles. Un jour, à Paris, Claude rencontre un groupe de fillettes anglaises. Il chancelle, car parmi elles, se trouve une jolie rousse qui ressemble à Muriel.