Mot du directeur général de l’UNEQ – 2 mars 2023
Depuis le 7 décembre, mon équipe se trouve au cœur d’une crise majeure à l’UNEQ.
Je suis jusqu’ici demeuré silencieux, soucieux de préserver le plus possible chacune de mes collaboratrices, et concentré à bâtir une structure pérenne qui permettra à l’UNEQ d’assumer, au mieux de ses moyens, la nouvelle réalité qui est la sienne, conformément à la volonté des membres et de leurs représentant·e·s du conseil d’administration.
En équipe, nous nous efforcions, et nous nous efforçons encore aujourd’hui, à apporter toutes les réponses aux questions soulevées et à poursuivre notre travail quotidien : administration de l’organisme, gestion des adhésions, préparation des tables de négociations, coordination de programmes, d’événements, d’ateliers de formation, services de conseils juridiques, fiscaux et généraux, représentations, etc.
Depuis le 7 décembre, nous recevons et lisons sans cesse (incluant le soir de Noël, le jour de l’An, les soirées, les fins de semaine) et par tous les canaux possibles (courriels, messageries Facebook, commentaires sur les réseaux sociaux et sur notre site web, appels téléphoniques) des messages qui mettent en doute nos capacités ou nos intentions et qui trop souvent contiennent des sous-entendus, des insultes ou des commentaires menaçants.
Depuis le 7 décembre… cela fait donc trois mois.
Ce 1er mars, une lettre d’opinion publiée dans les médias explique, entre autres, que les seuls gagnants du Plan stratégique de l’UNEQ seraient les employés eux-mêmes. Propos qui circulent d’ailleurs dans plusieurs conversations accessibles en ligne.
Ce 1er mars, une écrivaine a publié un message qui incite les gens à me harceler en m’envoyant des couronnes mortuaires, parce qu’il semblerait que je sois, ou que nous soyons, en train de « tuer » l’UNEQ ou les écrivaines et écrivains.
Ça suffit !
À l’UNEQ, nous sommes présentement huit salarié·e·s soudé·e·s qui travaillons d’arrache-pied avec le conseil d’administration pour obtenir des résultats significatifs pour celles et ceux qui en ont vraiment besoin.
En 2022 seulement, nous avons obtenu une modification historique de la loi sur le statut de l’artiste et un engagement du gouvernement de faire de la lecture une priorité nationale en 2023/2024, promesse assortie d’un budget spécifique de 10 millions $.
En 2022 seulement, grâce à la nouvelle Loi, nous avons obtenu avec d’autres associations que les questions de harcèlement dans le milieu culturel soient dorénavant traitées comme le prévoit le code du travail pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs.
Qui peut croire réellement que les salarié·e·s de l’UNEQ ont comme finalité ultime de se servir de la situation à des fins personnelles ? Qui peut croire que le but de tout ce travail est dans le seul intérêt des employé·e·s ?
Je crois, au contraire, que mon équipe est bien brave de se tenir debout au milieu de ce maelstrom et qu’elle le fait par conviction et par passion pour la cause de celles et ceux que nous représentons.
Je crois que les écrivaines et les écrivains sont, tout comme je le suis, bien chanceuses et chanceux de compter sur une équipe solide, expérimentée et incroyablement dévouée.
Je remercie chacune des membres de l’équipe. Je vous trouve formidable. Je suis fier, immensément fier de travailler avec vous toutes chaque jour.
Est-ce qu’on peut mieux faire ? Peut-être.
Est-ce qu’on a le droit à l’erreur ? Évidemment.
Est-ce qu’on fait tout ce qu’on peut ? Aucun doute… vous faites même davantage !
J’aimerais vous dire que la tempête va bientôt passer, mais je n’en sais rien.
J’invite chacune et chacun à poursuivre les échanges avec discernement et politesse, à défaut de bienveillance. Les questions de fond sur l’avenir de l’UNEQ et sur les conditions de travail des écrivaines et des écrivains sont nécessaires et appellent un débat respectueux.
Laurent Dubois
Directeur général de l’UNEQ