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Andrée A. Michaud présente Sunset Blvd de Billy Wilder
12 Mar. 2016 @ 19 h 00 - 21 h 00
10$On voit souvent le romancier au cinéma lorsqu’une de ses œuvres est portée à l’écran. Le roman est en effet l’une des grandes inspirations du cinéma et les adaptations ne se comptent plus. Mais qu’en est-il de la relation inverse ? Le cinéma inspire-t-il les romanciers ? Le langage du film peut-il se frayer un chemin jusqu’à l’écriture romanesque ? Pour explorer ces questions, la Cinémathèque québécoise et l’Union des écrivaines et des écrivains québécois invitent cinq romanciers à évoquer l’influence du cinéma sur une ou plusieurs de leurs œuvres en choisissant un film qui a laissé des traces plus ou moins visibles dans un de leurs livres. Ces traces peuvent se situer dans la thématique, dans le récit ou dans le rythme du roman, par exemple.
Droits d’entrée :
Étudiants 9$
Adultes 10$
Aînés (65 ans et plus) 9$
Tant de films ont influencé mon travail, du Great Train Robbery, d’Edwin S. Porter, en passant par Duel et Apocalypse Now, de Francis Ford Coppola, Play Misty for Me, de Clint Eastwood, dont j’ai réinventé l’un des personnages dans Lazy Bird, mon huitième roman, Morte a Venezia, de Luchino Visconti, L’année dernière à Marienbad et Providence, d’Alain Resnais, The Shining, de Stanley Kubrick (j’en profite ici pour saluer Simon Roy et Ma vie rouge Kubrick), et j’en passe, et j’en passe, et j’en passe, que j’aurais pu choisir de parler d’à peu près n’importe lequel des centaines et des centaines de films que j’ai vus au cours de ma vie et y trouver un lien quelconque avec mon univers romanesque. On pourra en conclure que c’est le cinéma, avant même la littérature, qui a marqué mon écriture, et non une œuvre davantage qu’une autre. Si j’ai arrêté mon choix sur Sunset Boulevard, de Billy Wilder, ce n’est pas tant à cause de l’importance qu’il peut avoir dans Mirror Lake, où l’on voit aussi sombrer le Titanic pendant que défile la bande sonore de Jaws, mais parce que ce film est un véritable chef-d’œuvre, et qu’à l’instar de Bob Moreau, le narrateur de Mirror Lake, je considère la scène où Gloria Swanson, alias Norma Desmond, descend l’escalier de sa demeure sous les flashs des projecteurs, comme l’une des plus troublantes scènes du cinéma .
Andrée A. Michaud
Andrée A. Michaud
Andrée A. Michaud construit depuis près de trente ans une œuvre romanesque ancrée dans la culture et le territoire nord-américains. Son plus récent roman, Bondrée, qui se situe au cœur d’un paysage où se profilent les forêts, les montagnes et les cours d’eau qui ont inspiré la plus grande partie de son travail, a récemment été récompensé par le Prix littéraire du Gouverneur général du Canada. Ce roman a également reçu le prix Saint-Pacôme du roman policier, seule distinction du genre au Québec, le Arthur Ellis Award 2015 du meilleur polar francophone, et sera sous peu publié en France, en Angleterre et au Canada anglais. Son cinquième roman, Le ravissement, a pour sa part remporté le Prix littéraire du Gouverneur général du Canada en 2012, de même que le tout premier Prix des collégiens du Québec. Mirror Lake, premier volet de sa trilogie états-unienne, s’est enfin mérité le Prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec et a été adapté au cinéma sous le titre Lac Mystère. Lazy Bird, deuxième volet du même cycle, a été publié au Seuil, en France, après une première parution au Québec.
Andrée A. Michaud a étudié le cinéma, la philosophie, la linguistique et la littérature et a travaillé pendant quelques années au sein d’un groupe de recherche en histoire du cinéma. Elle est depuis peu retournée vivre dans sa campagne natale, où elle et travaille actuellement à l’écriture de son onzième roman.
Photo ©Pierre Monette
Mirror Lake, Québec Amérique, 2006.
Résumé de l’éditeur :
Robert Moreau ne pouvait se douter, le jour où il a débarqué à Mirror Lake, que les forces du destin s’étaient mises en branle pour transformer son rêve en cauchemar et lui faire perdre ses dernières illusions quant à la possibilité de trouver un havre de paix sur cette planète surpeuplée. N’aspirant qu’à reprendre contact avec la virginité de la nature, Moreau apprendra rapidement, avec l’aide de Bob Winslow, son voisin d’en face, que la virginité est une notion d’un autre siècle.
Traversé par le thème du double, ce roman ne pouvait se passer ailleurs que sur les rives de Mirror Lake, lieu enchanteur où Robert Moreau, le narrateur de cette fable tragi-comique, n’a d’autre choix que de regarder droit dans les yeux celui qu’il est devenu, puis de voir, à travers les miroitements de l’eau claire, celui qu’il aurait pu être.
Sunset Blvd
Réalisation : Billy Wilder [É.-U., 1950, 110 min, num., VOSTF] avec William Holden, Gloria Swanson, Erich von Stroheim
Norma Desmond, grande actrice du muet, vit recluse dans sa luxueuse villa de Berverly Hills en compagnie de Max von Meyerling, son majordome qui fut aussi son metteur en scène et son mari. Joe Gillis, un scénariste sans le sou, pénètre par hasard dans la propriété et Norma lui propose de travailler au scénario du film qui marquera son retour à l’écran, Salomé. Joe accepte, s’installe chez elle, à la fois fasciné et effrayé par ses extravagances et son délire, et devient bientôt son amant. Quand son délire se transforme en paranoïa et qu’elle débarque au milieu des studios Paramount pour convaincre Cecil B. DeMille de tourner à nouveau avec elle, Gillis commence à prendre ses distances… Allociné
Visionnez la bande-annonce :