L’Unique : plus qu’un nouveau visage

pexels-dactyloMalgré les difficultés imposées par une conjoncture politique et économique peu favorable à l’épanouissement des arts et de la littérature, l’UNEQ a choisi de prendre en main la situation et de faire mieux, voire beaucoup mieux, même avec moins. Avec la refonte du site Internet de l’UNEQ, l’invitation était belle pour L’Unique non seulement d’investir ce nouvel espace qui s’ouvrait, mais de se réinventer littéralement, d’imaginer comment il pourrait mieux servir la cause – que dis-je, les causes! – des écrivains, et de soutenir un dialogue plus dynamique avec la communauté qui se tisse entre ceux qui écrivent et ceux qui lisent la littérature québécoise.

laptop-notebook-working-internetC’est dit: L’Unique, journal de l’Union des écrivaines et des écrivains du Québec, achèvera enfin sa migration vers Internet, une initiative qui permettra non seulement de réduire ses coûts de production, mais surtout de mieux rejoindre son lectorat afin de lui faire connaître la vie associative, les services proposés par l’UNEQ, les dossiers littéraires d’importance et les défis auxquels sont confrontés les écrivains.

Le plus grand changement qui s’opèrera sera sans doute celui touchant directement la diffusion de nos articles. Nous souhaitons être plus près de nos membres et des amateurs de littérature québécoise, faire partie de leur vie. À cet égard, contrairement au format .pdf que nous utilisions encore lors de la publication du dernier numéro, la diffusion sous forme de carnet virtuel rend les articles disponibles immédiatement, lisibles d’un seul clic, sans lourd téléchargement, et surtout faciles à partager et à diffuser.

Une plus grande proximité

« Loin des yeux, loin du cœur », nous rappelle la sagesse populaire. Sans ergoter sur tout ce que peut vouloir signifier l’adage populaire, soulignons que notre entreprise de rénovation de L’Unique tient compte de notre désir de rapprochement.

Jusque-là, notre relation s’était cristallisée autour d’une dynamique univoque qui, de plus, n’était réactivée que quatre fois par année. À l’avenir, une diffusion hebdomadaire, tous les mercredis, devrait favoriser la création d’un rendez-vous, une habitude que nous souhaitons incontournable dans le milieu littéraire. Car ce n’est que de cette façon qu’il nous sera possible de favoriser le déploiement d’une communauté d’esprit autour des enjeux qui sont au cœur des préoccupations de l’UNEQ.

Pour y arriver, nous avons compris qu’il faut nous adresser autrement aux membres de cette communauté dispersée. C’est d’ailleurs ce que suggère Matthieu Cherreau, auteur s’intéressant à la gestion de communauté: « L’ère des médias de masse était celle du monologue. Aujourd’hui, ce type de communication a fait long feu face à l’émergence des médias sociaux où la conversation règne en maître. Impossible désormais d’asséner un discours sans escompter en retour un flot de réaction et d’arguments. (…) Parler normalement aux membres de la communauté est le préalable nécessaire pour établir le contact avec eux (…), les traiter non pas comme une masse informe mais tout simplement comme des individus. »[i]

Lier une communauté préexistante

Pour le créateur de Facebook, Mark Zukerberg, « on ne crée pas une communauté. Les communautés existent déjà et elles font ce qu’elles veulent. » Selon Cherreau, il faut donc proposer des lieux, des instruments, des événements autour desquels ces communautés préexistantes pourront s’organiser, impliquer les membres, mettre de l’avant les meilleurs contributeurs, tout cela de façon à tisser des liens, de façon à être ces liens.

La communauté des écrivains et des lecteurs existe déjà, elle est seulement disséminée en différents ilots médiatiques plus ou moins isolés, plus ou moins reconnus, plus ou moins pertinents. Nous croyons que nous opèrerons une décentralisation de la rédaction et que nous chercherons l’émulation de nos pairs autour des enjeux abordés dans nos articles.

Les traits de ce nouveau visage

Dans ce renouveau de L’Unique, il ne s’agissait pas de faire table rase sur les années de communication et d’information précédentes. Différentes chroniques appréciées par les membres seront reconduites, dont les Entretiens enchaînés, longue chaîne d’entrevues soulignant la solidarité et le respect qu’entretiennent les écrivains pour le travail de leurs correspondants. Aussi, l’incontournable rendez-vous de Bertrand Laverdure qui nous fait visiter les Lieux de l’écriture de différents membres de l’UNEQ (lisez déjà un article relatant la rencontre de Laverdure avec Élise Turcotte, Élise et les fantômes).

Grâce à la collaboration des délégués du comité Trans-Québec, nous souhaitons aussi offrir une plus grande visibilité aux enjeux de la littérature en contexte régional. N’hésitez pas à informer votre représentant de vos préoccupations! Au besoin, les délégués auront aussi toute la latitude pour promouvoir les activités ayant cours dans leur région, donner des nouvelles de nos membres et faire connaître leurs préoccupations.

Un nouveau paradigme

C’est toutefois un changement de paradigme important qui attirera sans doute le plus l’attention: plus que jamais, nous souhaitons augmenter le nombre de nos collaborateurs membres de l’UNEQ pour traiter des différents défis qui touchent notre profession. Nous inviterons donc un nombre grandissant d’écrivains à soumettre des articles selon leur expertise.

Plus que cela, votre concours est espéré: les membres de l’UNEQ sont invités à suggérer des sujets d’articles traitant des réalités et enjeux touchant les écrivains et qu’il serait pertinent d’aborder dans notre carnet. L’Unique est le journal des écrivains, et pour cela, il doit nous ressembler. Eu égard à toutes les couleurs du spectre qui nous représente.

Alors, bienvenue chez vous. Puisse le carnet de L’Unique servir au mieux la cause des écrivains…

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[i] Chéreau, Matthieu, Community management. Comment faire des communautés web les meilleures alliées des marques, Dunod, p. 17.