Mise au point sur l’affaire Gabriel Matzneff : rien de comparable avec l’affaire Hansel et Gretel
Montréal, 17 janvier 2020 — C’est avec consternation que l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) a lu et entendu à plusieurs reprises des rapprochements entre l’affaire Gabriel Matzneff, qui secoue le monde littéraire français, et l’affaire Hansel et Gretel qui menace l’écrivain québécois Yvan Godbout de 14 années de prison. L’UNEQ appelle toute personne amenée à commenter ces actualités à faire preuve de discernement. Toute comparaison est insultante pour Yvan Godbout, les écrivains et la littérature.
L’UNEQ rappelle que dans le dossier Hansel et Gretel, l’écrivain Yvan Godbout et son éditeur sont accusés de production et de distribution de pornographie juvénile sur la base d’une plainte formulée à l’encontre de passages dans un livre de fiction, publié dans une collection de livres d’horreurs pour public averti.
De l’autre côté de l’Atlantique, une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour « viols commis sur mineur » de moins de 15 ans et confiée à l’Office central pour la répression des violences faites aux personnes (OCRVP).
« Dans le cas français, il s’agit d’essais et de journaux intimes ouvertement autobiographiques où sont étalés à pleines pages l’attirance d’un homme pour de jeunes garçons et de jeunes filles, et c’est précisément cet homme qui est visé par une enquête sur ses actes. Tandis que dans l’affaire québécoise, un écrivain est accusé de production et de distribution de pornographie juvénile sur la foi d’une œuvre de fiction », rappelle Suzanne Aubry, présidente de l’UNEQ.
Retrait des bibliothèques
Les journaux intimes de Matzneff ont fait l’objet d’un retrait rapide de la collection de la Grande Bibliothèque de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) le 7 janvier dernier. L’UNEQ respecte cette décision de précaution, au regard du Code criminel qui punit la possession de pornographie juvénile, mais aussi et surtout par respect pour les victimes citées dans ces journaux, à commencer évidemment par l’écrivaine et éditrice Vanessa Springora.
« En ce qui concerne Hansel et Gretel, le procès portera précisément sur la dimension littéraire, artistique et fictionnelle de l’œuvre. C’est dorénavant entre les mains de la justice, qu’on le veuille ou non », déclare Laurent Dubois, directeur général de l’UNEQ. « Laissons la justice faire son travail et, de grâce, évitons de comparer deux affaires qui n’ont rien de comparable », conclut-il.
À propos de l’UNEQ
Depuis plus de 40 ans, l’Union des écrivaines et des écrivains québécois regroupe des poètes, des romanciers, des auteurs dramatiques, des essayistes, des auteurs pour jeunes publics et des auteurs d’ouvrages scientifiques et pratiques. L’UNEQ, qui représente actuellement plus de 1 600 auteurs, travaille à la promotion et à la diffusion de la littérature québécoise, au Québec, au Canada et à l’étranger, de même qu’à la défense des droits socioéconomiques des écrivains.
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Source : Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ)
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