L’autoédition numérique : avec qui, comment et pour quel usage ?
L’UNEQ dévoile une étude comparative
Montréal, 4 octobre 2016 — Depuis le début des années 2000, les écrivains qui souhaitent publier selon un autre modèle que celui de l’édition conventionnelle peuvent se tourner vers l’autoédition sur plateforme numérique. Leur défi : choisir le fournisseur qui répondra le mieux à leurs besoins dans un marché dominé par de grandes entreprises américaines et européennes.
Une étude réalisée pour le compte de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ), dévoilée mardi, permet aux écrivains de comparer 13 plateformes afin de choisir celle qui servira le mieux leurs projets créatifs. Réalisée par la consultante Émilie Paquin, spécialisée en édition et production de contenus numériques, cette étude d’une trentaine de pages décrit l’essor des plateformes d’autoédition depuis le début des années 2000 et leur intégration à la chaîne du livre traditionnelle. Elle expose les avantages et inconvénients de l’autoédition numérique puis compare les caractéristiques des principaux fournisseurs de ce service.
Aux États-Unis, le nombre de livres autoédités sur des plateformes numériques dépasse le nombre de livres édités en format imprimé et plusieurs de ces livres électroniques sont devenus des best-sellers. Au Québec, ce secteur d’activité est encore en développement, les fournisseurs demeurant peu nombreux.
Fait à noter, les écrivains québécois qui s’autoéditent en utilisant un produit offert par des entreprises américaines ou européennes ont malheureusement peu de recours en cas de conflit commercial ou de violation de leurs droits d’auteur. L’UNEQ leur permet désormais de comparer les offres pour comprendre ce que chacune de ces entreprises propose.
Une pratique peu répandue, mais qui suscite l’intérêt
Un sondage mené auprès de 435 membres de l’UNEQ aux fins de cette étude révèle que 26 % d’entre eux se disent familiers avec les plateformes d’autoédition numérique et que 62 % se disent intéressés par le phénomène.
Les membres de l’UNEQ qui manifestent de l’intérêt pour l’autoédition se disent motivés par la perspective d’éditer un texte refusé par les éditeurs traditionnels ou de rééditer un ouvrage épuisé, par le contrôle du processus de production, par la possibilité de solliciter l’interaction avec les lecteurs ainsi que par la possibilité d’atteindre un public plus large.
À l’opposé, des membres de l’UNEQ qui ne voient pas l’intérêt d’utiliser une plateforme d’autoédition mentionnent notamment un manque de confiance dans les fournisseurs, l’absence de contrôle de qualité ainsi que le peu de crédibilité et de visibilité d’une œuvre qui n’est pas publiée par un éditeur agréé.
« De la même façon que la télévision n’a pas remplacé la radio, et que le format numérique n’a pas remplacé l’imprimé, les plateformes d’autoédition ne sont pas là pour remplacer définitivement l’éditeur traditionnel », écrit la consultante Émilie Paquin en conclusion de son étude.
« Des auteurs y trouveront des avantages certains – les plus entrepreneurs d’entre eux et ceux qui disposent du temps nécessaire à l’accompagnement de leurs livres », poursuit Émilie Paquin. « D’autres voudront y recourir pour faire vivre un livre d’intérêt plus personnel, qui n’a pas vocation à être diffusé à grande échelle ou à devenir un best-seller, ou pour expérimenter une nouvelle façon d’écrire. D’autres, enfin, ne s’y retrouveront pas et préfèreront se fier au savoir-faire d’un éditeur professionnel, qui a fait de la production des livres son unique métier. »
Cette étude, menée à bien grâce à l’appui du Conseil des arts du Canada par l’entremise de son programme « Leadership pour le changement », a été réalisée pour répondre à de nombreuses questions formulées par les membres de l’UNEQ, qui ne prend pas position sur cette pratique ni sur les plateformes citées.
Créée en 1977, l’Union des écrivaines et des écrivains québécois regroupe plus de 1 600 poètes, romanciers, auteurs dramatiques, essayistes, auteurs pour jeunes publics et auteurs d’ouvrages scientifiques et pratiques. L’UNEQ travaille à la promotion et à la diffusion de la littérature québécoise, au Québec, au Canada et à l’étranger, de même qu’à la défense des droits socioéconomiques des écrivains.
— 30 —
Source : Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ)
514 591-0632 | m-a.boivin@uneq.qc.ca